Il est venu.
Pas souvent,
pas longtemps.
Mais j’ai tout retenu.
C’était presque beau.
La manière dont il posait son blouson.
Nos chaussures, côte à côte.
Elles ne s’encombraient pas
de la pudeur qui était la nôtre.
Et puis il y avait son regard.
Dressé à la beauté,
si flou à l’intérieur.
Et sur moi, je ne saurai jamais.
Mais c’était là.
Entre le café froid du matin,
ma tendresse,
et celle qui lui échappait.
J’ai été bouleversée
par l’espace qu’il occupait
en faisant semblant
de ne pas être là.
Moi, j’ai cru,
par omission.
Et ça m’a suffi pour le laisser entrer :
dans les draps,
dans les mots,
au bord de mon regard.
Aujourd’hui encore,
au bord de mon regard.
Et je l’avoue : quelque part,
il y a des choses
en mille morceaux.